SUR LES ROUTES DE L’EXODE

Lannemezan. Les enfants et l'art
Pour la seconde fois depuis le début du XXe siècle, les habitants du nord de le France prirent le chemin de l’exode, fuyant devant l’irrésistible avancée allemande.

Les évènements se déroulèrent avec une étonnante célérité. Ayant percé à Sedan, le corp de blindé de Gudérian ne prit pas la direction de Paris, mais pivota vers le nord-ouest, coupant les lignes de communication du 1er groupe d’armée de Billotte. Il atteignit Abbeville, sur la Manche, le 20 mai, alors que le haut commandement français était en train de perdre pied. Le général Georges sombra dans la dépression, comme d’ailleurs bon nombre des ses adjoints. Gamelin était en train de travailler sur un projet de contre-offensive - dans certains affirmaient après coup qu’il aurait pu réussir - lorsqu’il fut limogé. Au désespoir Reynaud se tourna vers des hommes qui incarnaient la résistance sans faille de la France pendant la Grande Guerre. Rappelé à Paris, l’ambassadeur de France à Madrid, le maréchal Pétain, âgé alors de 84 ans, fut nommé vice-président du conseil. Le général Weygand, né soixante-treize ans plus tôt et commandant en chef au Levant, ancien mentor de Foch, remplaça quand à lui Gamelin. Le 21 mai, le nouveau commandant en chef s’embarqua dans un avion afin de rencontrer Billotte, les deux hommes convenant d’une offensive combinée franco-britannique. Mais lors Gort ne put assister à cet entretien et l’affaire tourna au drame lorsque, quelques heures plus tard, Billotte fut tué dans un accident de voiture.


 

Le rembarquement de Dunkerque

Pendant ce temps, les Panzers de Guderian s'étaient emparés de Boulogne, puis de Calais, le 20 mai. les Allemands avaient également obtenu la redditions de l'armée belge. le roi Léopold ne souhaitait pas que son pays fût dévasté. les alliés ayant appris, le 26 mai, qu'il avait décidé de capituler. Churchill donna l'ordre de lancer l'opération Dynamo, l'évacuation des forces britannique et alliées de la poche de Dunkerque, où elles étaient enfermées. Tout cela sans même en avertir les français.

Le 28 mai, Paris fut à nouveau sous le choc, le roi Léopold ayant fait connaître la reddition inconditionnelle de l'armée belge. Le même jour, Weygand réalisa que les nombreux mouvements de bateaux vers et à partir de Dunkerque correspondaient au rembarquement du BEF. La presse et la propagande britannique inventèrent alors le "miracle de Dunkerque", transformant une terrible en ce qui pouvait apparaître comme une victoire. Du 28 mai au 4 juin, 338 000 soldats alliées parvinrent à échapper à l'étau allemande. La plupart furent embarqués sur des destroyers, mais un certain nombre - au moins 30 000 - traversèrent la Manche à bord d'embarcations de toutes tailles dans des conditions précaires. L'évacuation britannique ne fut néanmoins rendue possible que par le sacrifice conscient d'une arrière-garde de près de 40 000 Français, dont la plupart furent capturés. Le BEF bénéficia également de l'aide indirecte des Allemands qui, le 26 mai, sur ordre du Führer. avaient arrêté leurs chars le long du flanc sud allié, afin de permettre à la Luftwaffe de porter le coup de grâce aux Franco-Britanniques, Le mauvais temps et l'intervention des chasseurs britanniques bas&s dans le Kent ne permirent pas à l'aviation allemande de mener à bien la tâche qu'elle s'était fixée. 


Exode 1940